Le feu de la foi

20161231_205419Textes :

Evangile de Luc 24, 28-32 « N’y avait-il pas un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les écritures ? »

Apocalypse 3, 14-16 « Puisque tu es tiède -ni brûlant ni froid- je vais te vomir de ma bouche. »

Pâques ne laisse pas indifférent celui qui croit. C’est le fondement même de notre foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité. Mais Pâques n’est pas une évidence. C’est une histoire de confiance. Et la vie, avec ses heurs et malheurs met à mal notre confiance, parfois bien chancelante.
Je dois dire que je me reconnais dans ces disciples en route vers Emmaüs, partageant leurs doutes, leur espoir déçu, leurs questions. A tel point, que eux comme moi, ne percevons plus toujours le compagnonnage de Jésus ressuscité. Il nous arrive d’oublier qu’il nous rejoint.
Les Ecritures sont là, évidemment. Elles me parlent de ces femmes d’abord puis de ces hommes qui ont entendu, qui ont vu et qui ont cru, qui ont annoncé à leurs amis l’incroyable nouvelle. Bien sûr, mais parfois, le feu de la foi peine à rester vivant. Je me reconnais dans ces deux disciples qui, après coup, se rendent compte que Jésus était là, avec eux, qu’il a partagé le pain du repas. Et que justement parce qu’il n’est plus là, sa présence n’en est que plus perceptible, comme ce feu qui brûle au-dedans d’eux, au-dedans de moi.
J’aime cette image du feu pour parler de la foi. Ce feu symbolisé par la bougie que nous allumons à chaque célébration pour dire la lumière et la présence de Jésus au milieu de nous. J’aime cette image, parce qu’une flamme vit, bascule au gré des courants d’air, peut parfois être près de s’éteindre et se redresse.
J’aime l’image du feu, car contrairement à l’eau, il n’est que chaleur. Il ne peut pas être tiède ou froid. Nous voici rejoints par cette parole de l’Apocalypse : Dieu n’aime pas les tièdes, au point de les vomir. Les mots sont forts, mais à la hauteur de ce que Dieu exige de nous : que nous brûlions d’un feu ardent pour lui et que nous le fassions rayonner tout autour de nous par notre présence, nos gestes et nos paroles.Dieu n’aime pas les tièdes, parce que lui n’est pas tiède. Lui le premier brûle d’un amour intense pour nous. J’ai envie de dire qu’en Jésus-Christ, il nous a déclaré sa flamme ! Comme l’amoureux à son amoureuse. C’est peut-être osé de le dire ainsi. Mais je crois à cet amour si fort.
Pâques est le feu de la foi qui est ravivé, afin que nous brûlions toujours et encore de cet amour que Dieu nous donne, un amour qui brûle mais ne détruit pas. Un amour qui réchauffe et éclaire, un amour qui nous conduit à annoncer cette bonne nouvelle qui brûle au-dedans de nous et nous fait vivre :

Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité!