Ah, si seulement, tu déchirais les cieux !

Texte : Esaïe 63,16-64,7
« Ah si seulement, tu déchirais les cieux… »

Ah si seulement, tu déchirais les cieux et ébranlais les montagnes !
Alors, oui, tous verraient que tu es le Dieu tout-puissant, le Dieu devant qui rien ne résiste ! En ces temps troublés, on aurait bien besoin de quelque certitude que toi, Dieu, tu n’as pas abandonné ce monde !
Envoie-nous un signe, juste un signe, pour nous redonner espoir, pour affermir notre courage face à l’adversité.

Nous vivons jour après jour, marchant un peu à tâtons, sans vraiment savoir si nous faisons bien. Parfois, nous cédons et notre cœur devient un peu moins ouvert. Et on doute un peu… beaucoup. On se raccroche à ce qu’on peut, à ce qu’on voit, à ce qu’on sait, à ce qui est là.

Ah si seulement, tu descendais et ébranlais tous ceux qui disent que tu nous as oubliés.
Alors, oui, tous verraient enfin que tu es là, que tu existes bel et bien !
Parce qu’en ces temps troublés, on cherche son bonheur un peu partout, un peu nulle part, comme des abeilles butinant de fleur en fleur.

Nous vivons jour après jour, dans cette attente de ton retour, dans cette espérance qui devrait nous rendre toujours joyeux.
Nous n’y parvenons pas toujours, il y a de ces moments où on dit, où je dis « pourquoi nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? »

Ah si seulement….
Comment ?
Quelle est cette voix et d’où vient-elle ?
De là-haut, du ciel ? Non. Ecoutez, écoutez bien.

Cette voix, elle vient de notre cœur. Elle se fait murmure.
Ecoutez ce qu’elle nous dit :
« Je suis descendu. Je suis là. C’est moi, ton père. Tu es mon enfant et rien d’autre ne compte, maintenant. Repose-toi sur moi… Je suis là. »
Serait-ce toi, Seigneur, cette petite voix au fond de moi ?
Mais alors, tu ne m’as pas oublié ? Tu ne nous as pas oubliés ?

Mais, les autres, tous ceux qui disent que…

« Laisse-les dire ! Mon enfant. Tu sais, je ne cesse de m’approcher d’eux, de les visiter, de leur parler à eux aussi. Mais ils n’entendent pas. Ils ne prennent plus le temps de m’écouter. Mais ça ne fait rien. Moi, je ne me lasse pas et je continue de marcher avec eux, comme avec toi. »

C’est drôle : quand tu me parles, là tout au fond de moi, je sens que quelque chose bouge ; que quelque chose vibre. Je ne sais trop. Et ça me fait du bien.
C’est comme si mon cœur devenait une pâte, de l’argile.
Mon cœur prend une consistance nouvelle : il n’est plus dur comme un caillou…
il devient tendre, tendre comme un amour naissant.