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On a de la chance de connaître Daniel Musy

Daniel Musy est une figure bien connue de La Chaux-de-Fonds. Il y a été enseignant à l’École supérieure de commerce (c’est là que je l’ai croisé pour la première fois) puis au Lycée Blaise-Cendrars. Il a aussi été actif dans la politique locale. Aujourd’hui retraité, il ne chôme pas et loin de là !

Photo du profil Facebook de Daniel Musy

Éditeur au grand cœur

En 2019, il se lance dans l’édition, souhaitant donner la possibilité à des auteur·es de l’Arc jurassien au sens large de voir leurs textes publiés sans les contraintes ni la censure des maisons officielles. C’est ainsi que sont nées les Éditions SUR LE HAUT. Daniel Musy, PascalF Kaufmann et moi-même avons été les premiers à publier nos livres et à les faire imprimer à l’imprimerie Monney Services, également à La Chaux-de-Fonds. Daniel privilégie, avec raison, les circuits courts et la proximité.

En-tête de la page d’accueil des Éditions sur le Haut

Après deux présences à la Foire du livre du Locle, les Éditions SUR LE HAUT ont organisé le premier SUR LE HAUT (F)ESTIVAL dans les alentours de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. Le succès était au rendez-vous : 8 auteur·es, 10 livres et un nombreux public tout au long des trois jours, du 19 au 21 août, et lors des présentations et vernissages de chacun des livres.

Quelques images du SUR LE HAUT (F)ESTIVAL extraites du profil Facebook de Daniel Musy

Homme engagé

Éditeur autodidacte, Daniel sait se montrer bienveillant avec chacun·e, prodiguant suggestions et conseils, mais toujours respectueux des choix de l’auteur. Il se montre enthousiaste avec les personnes qui s’approchent de lui, aimable et jouant de son carnet d’adresses pour solliciter journalistes ou élu·es politiques. Et au milieu de tout cela, il reste d’une modestie exemplaire. Le côtoyant depuis les débuts des Éditions SUR LE HAUT, j’ai découvert un homme passionné par la politique locale, il s’exprime d’ailleurs sur un de ses blogs à ce sujet, un homme multifacettes, ne comptant ni ses heures ni ses efforts pour mener à bien un projet et défendre ses idées, persuasif et un brin mordant, parfois.

Il y a quelque chose d’évangélique

Peut-être, m’en voudra-t-il un peu de recourir à ce qualificatif, mais je m’y risque, car c’est celui qui me parle le plus, en pensant à Daniel. Il se dit athée. Je respecte, mais à ses côtés, j’ai découvert une attitude qui tient de l’accompagnement disons… pastoral (encore un risque que je prends avec le choix des mots) : Daniel a cette capacité à faire émerger le bon, voire le meilleur de chacun·e des auteur·es, que ce soit un journaliste aguerri ou une jeune poétesse en devenir, l’éditeur se donne tout autant et met en avant les talents de l’un comme de l’autre, relevant les qualités de l’œuvre et de son auteur. C’est cela qui est beau. Il traite chacun·e avec bienveillance, s’engage pour des causes, je pense en particulier à son précieux concours dans la publication du témoignage posthume d’un homme interné pendant près de 30 ans dans des institutions psychiatriques.

Tout comme le pasteur Marc Pernot, dont j’ai déjà parlé sur ce même blog, Daniel Musy est un homme qui nous relie, qui nous met en relation et met en avant les qualités personnelles qui font que chacun·e a sa place dans cette belle et joyeuse équipe d’auteur·es.

Pour un Évangile en marche

Le numéro d’été du magazine Réformés consacre son dossier central à la marche et à ses bienfaits. « Marcher pour vivre mieux » est d’ailleurs le titre en page de couverture.

Une offre qui s’étoffe

En parcourant ce dossier à grandes enjambées, avant de le lire à petits pas, je remarque qu’on semble découvrir les bienfaits de la marche pour le corps… Et l’esprit et qu’on pourrait même s’y sentir accompagné par l’Esprit.

Depuis le COVID et toutes les restrictions qui nous ont été imposées, certaines paroisses – de plus en plus nombreuses me semble-t-il – proposent des activités autour de la marche, alliant méditation.

Mon expérience d’un « Culte en marchant »

J’ai eu l’occasion de vivre, il y a peu, un « Culte en marchant« . (Ce n’est pas celui mentionné ici, mais c’est dans le même esprit) C’est vrai que c’était plaisant de découvrir un paysage, de s’arrêter pour prier ou écouter une lecture entrecoupée du chant des oiseaux ou du tracteur fauchant alentours. C’est vrai que c’était agréable de partager quelque chose avec mon voisin ou ma voisine de marche ou de se taire. C’est vrai que ça a été drôle de faire un cercle au milieu d’une route pour dire le « Notre Père » et devoir se déplacer pour laisser passer une voiture.

Merci à ma collègue Véronique Tschanz-Anderegg, notre guide, de ce moment sur les chemins lors d’une retraite de l’EREN.

Cela m’a rappelé une initiative que j’avais lancée voilà quelques années de « Balades méditatives », accompagnée par l’École de la Parole.

Le mouvement stimule la réflexion, mais pas que

Je le sais, par expérience, que le mouvement, la marche aident à réfléchir et à trouver des solutions qui ne viennent pas, lorsque je reste assis à mon bureau à chercher. Vous arrive-t-il aussi de téléphoner en marchant ou de marcher en téléphonant ?

Et certaines réunions en entreprise se sont mises à la marche pour stimuler la créativité, les discussions et la recherche de solutions.

Dans le cadre d’un accompagnement, la nature peut être source de retour à la vie, de renaissance, et osons le mot de « résurrection », après une crise ou un deuil. Il y a aussi des lieux qui deviennent symboliques pour chacun.e.

Est-ce vraiment nouveau ?

En lisant les Évangiles, on ne compte plus les kilomètres parcourus par Jésus, ses disciples et ceux et celles qui les suivaient. Combien de rencontres ont eu lieu sur les chemins ? L’aveugle Bartimée, la Samaritaine, Zachée le collecteur d’impôts. D’ailleurs, le Christ lui-même a été le chemin (Jean 14,6).

Les philosophes grecs, à l’image d’Aristote, et d’autres penseurs ont mis en avant tous les bienfaits de la marche dans le processus de pensée et de réflexion.

Bousculer nos habitudes

Le COVID aura peut-être eu cet avantage, de nous faire découvrir d’autres manières de méditer, de partager, de « sentire » une célébration par tous ses sens, parce qu’en marchant, on peut écouter, humer, toucher, goûter et regarder. Cela change des célébrations où l’assemblée reste (sagement) assise à écouter le.la célébrant.e, passive. Là, chacun.e y va de son pas, à son rythme, seul.e ou à plusieurs.

Je suis persuadé que la Bible et ses textes ne demandent qu’à être interrogés, discutés, partagés. Qu’ils sont là aussi pour nous mettre en marche et nous bousculer au passage. Alors, quelle meilleure manière que de prendre ses chaussures les plus confortable, une gourde, un chapeau et de se mettre en route… Dès cet été !

À lire (au gré de ses marches) :

La Bible en marchant, NEUVIARTS Jacques

Marcher avec les philosophes, ORTOLI, Sven

Une offre pour allier marche et spiritualité :

RandOvie par la pasteure Véronique Tschanz-Anderegg

Image Pixabay-Carissarogers

Vous n’aurez pas ma liberté de mourir

Sur son blog hébergé par le journal Le Temps, Jacqueline Jencquel a publié un dernier billet en guise de testament. Âgée de 78 ans, en bonne santé, elle a décidé de mettre fin à ses jours le 29 mars 2022, en recourant au suicide. J’aurais envie d’ajouter « au suicide assisté », mais la législation française l’a obligée à être seule chez elle, pour ne pas impliquer des proches. En France, le suicide assisté est passible de poursuite judiciaires.

Mon propos ici n’est pas de défendre ni de condamner le choix de Jacqueline Jencquel, mais plutôt de poser quelques jalons d’une réflexion personnelle.

Une maladie incurable

Une maxime affirme « La vie est la seule maladie mortelle sexuellement transmissible. » Pour sa part, Jacqueline Jencquel affirmait avec conviction : « La vieillesse est une maladie incurable« , tel est le titre de son blog. Elle y défendait le droit à l’autodétermination, portée en France par l’A.D.M.D (Association pour de droit de mourir dans la dignité; une même association est active en Suisse sous le nom d’Exit), la liberté de choisir l’heure de sa mort et avait cette formule « l’interruption volontaire de vieillesse ».

J’avoue qu’au début, j’avais du mal avec les propos de Mme Jencquel, ils me mettaient mal à l’aise, trop revendicateurs. Mais, la lecture de ce dernier billet m’a réconcilié avec ses opinions. En y repensant, je me dis aussi que ce que j’ai pu voir dans des homes pour personnes âgées tendrait, au moins pour une partie, à lui donner raison.

Ce qui a motivé son choix, et d’ailleurs elle ne s’en est jamais cachée, c’est la « décrépitude » liée à l’avancée en âge :

 (…) j‘ai l‘âge de mourir. Le danger est de vieillir encore plus. La dépendance et la décrépitude me font bien plus peur que la mort. Je ne veux pas devenir plus vieille. C‘est mon choix. 

Jacqueline Jencquel, sur son blog

Vieillir, souffrir, mourir… Où sont mes peurs ?

Voilà qui pose une question essentielle et qui m’a souvent été partagée en ma qualité d’aumônier : ce n’est pas tant la peur de mourir que de vieillir ou souffrir qui inquiète. Être une charge, perdre son autonomie, son indépendance, l’image qu’on a de soi, faire le deuil de qui j’ai été et la peur aussi de qui je pourrais devenir avec son lot de dépendances.

Une réponse à ces peurs est de pouvoir choisir soi-même le moment où demain serait le jour de trop.

Si la France interdit toute démarche de suicide assisté, la Suisse l’autorise (ou plutôt ne le condamne pas) :

Article 115 – Incitation et assistance au suicide
Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire.

Code pénal suisse

Résidant en France, Jacqueline Jencquel, ayant renoncer à s’exiler, a été contrainte de mourir seule :

Devoir se cacher pour mourir, voilà ce à quoi nous sommes réduits si nous refusons de vieillir au-delà du seuil qui nous paraît acceptable. Et si nous sommes malades, il faut s‘exiler si nous ne voulons pas finir dans une chambre d‘hôpital, perfusés et ventilés. Infantilisés dans le meilleur des cas et maltraités dans le pire. On l‘a bien vu pendant le premier confinement: il fallait nous protéger sous prétexte que nous étions vulnérables, donc nous enfermer sans plus revoir personne, puis mourir étouffés (…)

Je meurs seule. C‘est vrai. Mais je suis chez moi. Je regarderai intensément le visage de mes enfants avant de fermer les yeux pour toujours. Je penserai à tout l‘amour qu‘ils m‘ont donné et que je leur ai bien rendu.

Jacqueline Jencquel, sur son blog

Vous n’aurez pas ma liberté de mourir

Et nous voici au cœur de la démarche du recours à l’autodétermination. Permettre à chacun de choisir, d’user d’une (dernière et ultime) liberté qui est la sienne, soit. Mais, l’être humain est un être de relations (plurielles) : famille, amis et connaissances, voisins, collègues… Combien de personnes composent notre entourage proche ou plus lointain ? Et qu’est-ce que cette liberté individuelle (vue par certains comme égoïste) implique-t-elle pour eux, pour elles ? Cela est d’autant plus vrai dans un établissement de soins, où les soignant·es peuvent se retrouver désemparé·es voire ne plus pouvoir assurer leur accompagnement d’un·e résident·e qui a pris la décision de mourir.

Je n’ai pas lu si la décision de Mme Jencquel a été annoncée, partagée, discutée avec ses enfants et sa famille. C’est le reproche que je pourrais faire à ces associations promouvant l’autodétermination : si chacun a des droits et des libertés, chacun a aussi des responsabilités vis-à-vis des autres et de la société.

La dignité est souvent au coeur même de la décision; c’est la motivation souvent avancée : garder sa dignité… jusqu’au bout ! La dignité n’est pas une valeur objective, quantifiable. Elle est propre à chacun·e. Ce qui me paraît digne à moi ne le sera pas forcément pour vous qui me lisez.

La dignité peut être de mourir avant que la « décrépitude » ne s’installe. La dignité peut être de vivre le mieux possible l’existence jusqu’aux derniers jours, aux dernières heures, aux derniers instants, au dernier souffle.

La pandémie avec son lot d’interdits nous a mis face à un dilemme : vie ou survie ? Protéger des personnes à risques, oui mais en les privant du même coup, de visites, de relations, de funérailles. La vie n’est pas qu’une addition de réactions physiologiques, elle est d’abord et surtout relations. Et pour certaines familles, ces privations ont eu des relents de mort. Nous y avons été confrontés plus ou moins de plein fouet.

Jacqueline Jencquel le relève et avec raison je crois : « on ne se prépare pas (ou mal) à mourir. »

(…) On fait de la pub  pour des cercueils, des tombes, des couronnes mortuaires. Et ces pubs vous affirment qu‘il faut préparer sa mort. Ce n‘est pas préparer sa mort que se soucier de son cercueil, puisqu‘une fois dedans, on sera déjà mort.

Jacqueline Jencquel

Confiance… Aujourd’hui

Je l’ai constaté à maintes reprises : la mort, avec sa part d’inconnu, d’irrémédiable, fait peur. Elle porte encore sa part de tabou, alors que, et j’en suis convaincu, elle fait partie de l’existence. Ma foi me fait dire que si notre passage sur terre est limité à un certain nombre d’années, elle est promise à un avenir autrement, dont les contours me restent totalement inconnus. Pâques et la résurrection, sans répondre au comment, me donnent cette confiance.

Et moi ? Je ne peux répondre que de manière ouverte et temporelle. Aujourd’hui, la cinquantaine à peine entamée, en bonne santé, je privilégierais un accompagnement palliatif. Mais qu’en sera-t-il dans dix, vingt, trente ans, si Dieu me prête vie ? Si une maladie chronique et douloureuse s’installe ? Penserai-je alors à la « bonne mort » ? Aujourd’hui, à l’heure d’écrire ces lignes, je ne sais pas. Je fais confiance à la vie, à mes proches, à Dieu… Et moi-même.

Image : pixabay, pixelheart

1517 bien plus qu’une date : un annuaire protestant réformé

À lire avant la lecture de ce billet : Le contenu de 1517.ch a brusquement changé. Il s’est transformé en une FAQ (Foire aux questions) autour du protestantisme. Ce que j’en ai dit à la fin de l’année dernière (2021) n’est donc plus d’actualité. Malheureusement.

Pour les réformés, la date du 31 octobre 1517 n’est pas anodine. C’et la date présumée de l’affichage des 95 thèses de Martin Luther et qui a été le déclencheur du mouvement de la Réforme en Europe. Les effets de ce mouvement ont largement dépassé les murs des Églises pour révolutionner la société dans son ensemble.

1517.ch est un annuaire

En fin d’année 2021, le site 1517.ch voit le jour à l’initiative de Nicolas Friedli. C’est un excellent complément au Réseau-Protestant qui est né courant 2020. Si le Réseau tient à jour une liste de sites et blogs de la présence protestante sur le web, 1517.ch va plus loin, fait le pas que, personnellement j’espérais et attendais : reprendre ces sites et blogs, les présentant chacun sur une page dédiée.

Page de la liste de l'annuaire 1517.ch au 9 janvier 2022.
Page de la liste de l’annuaire 1517.ch consultée le 9 janvier 2022.

Et c’est ce qui fait toute la différence. Chaque page, organisée sur le même modèle, présente l’auteur ou l’institution, le cas échéant le type de ministère et le(s) lieu(x) d’engagement. Suit alors une présentation succincte du contenu, la ligne éditoriale, les thématiques abordées. Enfin, la page mentionne les références sur les réseaux sociaux, le lien RSS (pour être tenu au courant de toute nouvelle parution), le podcast, lorsqu’ils existent.

Je partage ici la présentation du blog de mon ami et collègue Elio Jaillet, Journal d’un théologien vaudois éclectique (nouvellement mis à jour).

C’est une vraie plus-value, car le·la visiteur·euse trouvera d’un rapide coup d’oeil qui propose quoi sur son blog.

Un annuaire en évolution

Depuis le lancement de ce nouvel annuaire, chaque semaine voit la publication de nouvelles pages et je peux espérer que ce n’est que le début. Si l’auteur souhaite référencer chaque entrée du Réseau-Protestant, il aura du travail, mais cela en vaut vraiment la peine.

Je me dis qu’à terme, 1517.ch pourrait bien devenir une adresse incontournable de la blogosphère protestante.

Image de couverture : https://pixabay.com/users/geralt-9301/

Les joies du ministère

Sur son blog, Richard Falo, pasteur, a publié récemment un article au titre évocateur : « Quand les pasteurs quittent le bateau« . Sa lecture, fort stimulante au demeurant, a soulevé quelques réflexions que je partage ici. Je m’exprime à partir de ma pratique et de mes expériences passées.

Quand les pasteurs quittent le bateau, image extraite du blog de Richard Falo.

L’auteur cite une étude américaine, mais certains aspects sont aisément transférables à notre pratique suisse romande. L’article et la recherche portent sur le ministère pastoral, mais là aussi, la transcription au ministère diaconal, et à d’autres professionnels des Églises est aisée.

Voici le cœur du message (tiré du blog de Richard Falo) :

Un sondage de l’institut Barna –spécialisé dans les tendances religieuses– auprès de 980 pasteurs américains entre avril et novembre 2021 paru dans Leaders and Pastors  poll data confirme le ras le bol exprimé ici ou là par nombre de mes collègues — les directions d’Eglise étant muettes sur le sujet, cet institut de sondage a été mandaté par Vanderbilt University –. Aux USA 38% des pasteurs ont envisagé de quitter le ministère en 2021. Pour la tranche sous les 45 ans le taux était de 46%. 

Quand on demande les raisons de ce mal-être pastoral les réponses vont des frictions résultant des mesures sanitaires imposées par la pandémie, au manque de reconnaissance qui se manifeste par des salaires en dessous du standard pour un poste à responsabilité égale et surtout l’impression de friser le burnout.

« Certains d’entre nous sont à la fois concierge et secrétaire en semaine et prédicateur le dimanche avec pour résultat que nulle part nous ne sommes vraiment à la hauteur… Mes collègues épuisés quittent leur cure l’un après l’autre » confie une collègue. How Burnout Robs Our Spiritual Lives

Ca ne date pas d’aujourd’hui

Le malaise exprimé par les ministres interrogés ne date pas d’aujourd’hui et certainement que la crise sanitaire a cristallisé le nœud du problème. La question du manque de reconnaissance, de l’égalité salariale, ou des risques d’épuisement étaient déjà présents avant les contraintes liées à la pandémie. Il y a eu une autre crise – ou d’autres – qui sont à l’origine de cette situation.

Le·la ministre a certainement connu son heure de gloire : une reconnaissance unanime de son statut. Qu’on pense à celle qu’il (plutôt que elle) partageait il y a deux ou trois générations avec le maire, le médecin et l’instituteur. Aujourd’hui, ces notables sont devenus des gens comme les autres. L’expression « Monsieur le Pasteur » en a pris un coup, et un sérieux ! Faut-il le regretter ? Devrait-on s’en réjouir ? À chacun de se faire son opinion.

Image par Henryk Niestrój de Pixabay 

Multitâche, pas toujours valorisant

« Certains d’entre nous (pasteurs) sont à la fois concierges ou secrétaires en semaine, prédicateur le dimanche ». Voilà un constat. On s’attend à ce que les ministres assument des rôles multitâches. D’une certaine manière, c’est mettre en avant des compétences particulières. Mais le plus souvent, c’est ajouter un surcroît de travail et surtout des tâches qui ne correspondent pas au charisme de l’intéressé·e. Ainsi, on accroît non seulement le travail à abattre, mais la motivation en prend un sérieux coup aussi. Trouve-t-on toujours l’état d’esprit de mettre du spirituel, même en nettoyant la salle de paroisse ou en sortant les poubelles ?

Je crois que la formation aux ministères ne prépare pas suffisamment à cet aspect du multitâche. On met encore trop l’accent sur les nobles tâches que sont la célébration, l’accompagnement, l’enseignement. Mais, on passe sous silence toute la partie administrative du ministère, pensant ou espérant que chaque paroisse compte une secrétaire compétente pour assurer le suivi. Ce n’est pas toujours le cas.

Encore un point essentiel : le ministère se spécialise de plus en plus. Quand je repense à mes années d’aumônerie en EMS, j’ai suivi des formations en lien avec cet engagement, afin que l’aumônier devienne, aux yeux des institutions de soins et de l’Église, un spécialiste de l’accompagnement spirituel du grand âge. Il en est de même des catéchètes. Le pasteur généraliste et touche-à-tout est bel et bien révolu. Difficile là encore de trouver du carburant à la motivation en rencontrant d’autres publics.

Image par Gerd Altmann de Pixabay 

S’adapter à des réalités en mouvement

Le monde, la société et l’Église évoluent, changent et ne cessent de s’adapter l’un à l’autre. Cela génère un sentiment d’insatisfaction et d’impermanence. Sentiment qui a pour conséquence que rien n’est acquis, que tout peut s’écrouler, qu’il faut être prêt au changement, pour ne pas dire à la hauteur de telles exigences.

Il y a encore la crise des vocations, surtout exprimée dans l’Église catholique. Mais les Églises réformées vivent aussi un tournant, notamment avec une redéfinition des ministères. Si le ministère pastoral garde encore son statut de berger de la communauté – encore faut-il réfléchir à comment l’habiter intelligemment – le ministère diaconal a connu une nouvelle orientation autour de la gestion de projets, de l’animation et de ses techniques, de l’accompagnement psycho-socio-spirituel.

Je me suis déjà interrogé sur le risque de burn-out sur ce blog. En effet, je constate aussi que les autorités paroissiales confient un nombre croissant de missions ou de tâches aux professionnels (pasteur·es, diacres, catéchètes…) au prétexte qu’ils·elles savent, justement parce qu’ils·elles sont professionnel·les. Je partage une anecdote : le conseil d’une paroisse demande au pasteur de rédiger un article au nom du conseil paroissial, parce que le pasteur sait bien écrire. Derrière cette reconnaissance – de façade – se cache un désengagement évident.

Comment dès lors trouver du sens à son engagement ? Surtout que les circonstances ont bouleversé en profondeur notre manière de servir l’Évangile d’abord, l’Église ensuite.

Image par Pexels de Pixabay 

La crise n’a rien arrangé

La crise sanitaire n’a rien arrangé. Elle a touché à ce qui fait le cœur de nos ministères, de nos engagements, de nos vocations : la célébration et la rencontre. Nous nous sommes alors essayés, avec plus ou moins de succès, à rester en lien par d’autres moyens que la rencontre personnelle, « en présentiel » comme on dit désormais. Il y a eu le téléphone bien sûr ou des cultes imprimés à l’emporter. Mais, on a aussi touché à la visio-conférence, aussi pour les séances de travail, aux célébrations en live ou enregistrées sur Youtube. On a aussi vu apparaître des blogs constituant peu à peu ce qui est aujourd’hui le Réseau protestant. Opportunité de modernité et d’adaptation au monde d’aujourd’hui pour les uns ou entrée dans l’enfer des technologies quasi diaboliques pour les autres.

La crise a apporté son lot de solitude et d’isolement. Et on pouvait s’attendre à ce que les paroisses et leurs professionnels soient sollicités à l’envi pour rompre cet état de fait imposé. La réalité a été toute autre, en tout cas d’où je parle. J’en ai parlé sur mon autre blog dans l’article Mes projections.

Image par István Kis de Pixabay 

Et maintenant ?

Sans doute que la réponse à cette question appartient à chacun·e des ministres, mais aussi aux conseils de paroisse et aux autorités d’Église. Comment la crise actuelle peut-elle nous interroger sur le cœur du cœur de nos ministères ? Comment retrouver le feu sacré, l’enthousiasme de l’engagement ? Comment faire pour que la créativité qui est née voilà bientôt deux ans ne reste pas juste une créativité de crise ?

Je termine avec la conclusion de l’article de Richard Falo, une citation de Mélissa Florer-Bixler, pasteure mennonite :

Ce n’était jamais notre travail en tant que pasteurs d’empêcher l’église institutionnelle de se dissoudre. Nous ne sommes pas des artistes spirituels. Nous n’avons pas entrepris ce travail pour rivaliser sur le marché de la création de sens. Nous ne construisons pas d’institutions. L’église institutionnelle est une expérience et comme toutes les expériences, elle peut échouer. Quand c’est le cas, nous attendons avec espérance de voir comment Dieu se manifestera par la suite.

L’émission Faut pas croire de la RTS a consacré son émission de ce jour, 18 décembre, au bullshit Jobs : l’absurde au travail, où il est question de la quête de sens dans son travail.

Animés par Dieu. Engagés pour les humains

Prédication à deux voix prononcée lors du culte radiodiffusé du dimanche 7 novembre 2021 à La Neuveville. Pour retrouver l’intégralité du culte et de la prédication, consultez Celebrer.ch

Dimanche de la Vision. Et si on en profitait pour être visionnaires ? Pour voir loin, pour entrevoir ce que pourrait être l’Église de demain.

Esquisser son avenir aujourd’hui déjà.

De nouvelles règles du jeu

Nous sommes nombreux à le constater : nos communautés vivent un tournant. Il est difficile, et de plus en plus, de motiver, de trouver, des gens de bonne volonté pour les placer dans nos cases, là où nous avons besoin d’eux pour continuer nos activités qui, au fil des années, réunissent de moins en moins de participants. Ce n’est pas une critique, c’est un fait, un constat.

Et si nous réagissions aujourd’hui déjà ?

Si nous changions les règles du jeu ? Si nos paroisses devenaient des espaces où l’individu y trouve sa place ? Une place rien qu’à lui, pas juste une chaise, mais un élan où avec d’autres, jeunes et moins jeunes, il pourrait, non pourra, partager doutes et questions, mais surtout rayonner en mettant à profit ses expériences, ses compétences, ses talents, ses charismes pour animer le jeu collectif. Car, comme dans une équipe, c’est bien l’engagement de chacun qui donne force à l’ensemble. Un ensemble qui nous échappe en partie.

Une place pour chacun où personne n’est un numéro
Image par Hands off my tags! Michael Gaida de Pixabay

L’Église, c’est qui au fait ?

Car nous en sommes convaincus : l’Église est plus que ce que nous en percevons : c’est-à-dire l’addition mathématique de ses membres engagés.

L’Église, c’est aussi ceux qui la soutiennent, notamment financièrement, mais sans en être ni s’en réclamer.

C’est ceux qui n’y viennent plus ou si peu ; qui s’en sont éloignés, vivant ailleurs et autrement leur spiritualité.

C’est encore ceux qui la regardent d’un œil critique.

Et tous les autres qui ne se reconnaissent pas dans ces catégories.

Nous risquant à rencontrer ces prochains-là, notre prochain en fait, sortant de notre zone de confort, nous donnerons alors un souffle renouvelé à ce qu’est l’Église.

Église portes ouvertes pour accueillir et pour sortir à la rencontre.
Image par Kerstin Riemer de Pixabay

Allez…

Nous avons tout à apprendre de ce mouvement vers. Car nous sommes persuadés que Dieu a voulu l’unité dans la diversité mais pas l’uniformité dans le « tous pareils, tous interchangeables » !

Nous croyons à cette Église ouverte sur et dans la société où il est possible d’être vraiment qui on est, où il est possible de se réaliser, sans peur de rater, de perdre ni de recommencer. Nous plaçons notre confiance dans le Christ vivant qui, comme un entraineur, insufflera l’esprit d’équipe, car tout ne dépend pas que de nous seuls. Et heureusement.

Cela pourrait ressembler à un doux rêve.

Cela pourrait passer pour de la naïveté. Peut-être.

Mais, nous plaçons nos engagements à tous d’ici et de là dans ces paroles qui soutiennent et portent les efforts des communautés croyantes de tous les temps :

« Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Et la plus grande des trois, c’est l’amour. »

(1Corinthiens 13,13)

C’est pour cela que nous sommes animés par Dieu et engagés pour les humains. Amen.

Votations du 26 septembre : un appel à la reconnaissance

Le 26 septembre prochain, nous serons appelés à nous prononcer sur divers objets de votations fédéraux et cantonaux. Deux d’entre eux ont particulièrement retenu mon attention, car ils posent la question de la reconnaissance et de ses enjeux. Sans entrer dans un débat politique, je pose quelques jalons personnels.

Si vous êtes pressé, lisez directement les arguments qui me convainquent au paragraphe Et moi dans tout cela que vais-je voter ?

Le mariage pour toutes et tous

L’un des objets fédéraux concerne le mariage pour tous, avec ce slogan : « Oui, je le veux ! ». Soutenu par le Conseil fédéral, une majorité du Parlement, la plupart des Églises et des associations LGBTIQA+, cette initiative est combattue par l’Union démocratique du Centre (UDC) et l’Union démocratique fédérale (UDF) en tête, d’autres partis ou associations. L’Église catholique romaine est divisée.

Image tirée du site https://www.mariage-oui.ch/

Des arguments qui font mouche

On trouvera l’argumentaire du Conseil fédéral ici.

Quelques arguments reviennent souvent dans les débats, d’abord ceux des opposants :

  • le modèle du mariage qui implique forcément un homme et une femme;
  • le bien-être psychique de l’enfant qui devrait avoir un référent masculin ET féminin pour garantir son bon développement;
  • la peur liée à la procréation médicalement assistée (PMA).

Du côté des partisans, on relève que :

  • la société a évolué et que le modèle patriarcal qui a eu cours n’est plus la seule et unique définition du mariage
  • des études relèvent que l’enfant se développe tout aussi bien au sein d’un couple de même sexe que dans un couple hétéro. Notons que d’autres études affirment le contraire
  • les couples de même sexe doivent pouvoir bénéficier des mêmes droits que tous les couples.

D’autres temps

En lisant ces quelques arguments, parmi les plus saillants, je vois plutôt une lutte entre deux âges : celui du mariage traditionnel vu comme le seul et unique moyen de fonder une famille. Serait-ce là la seule finalité du mariage ? Et celui de la modernité prenant en compte d’autres formes de familles, celles qu’on nomme « familles arc-en-ciel« , jolie image pour dire toute la diversité de modèles familiaux.

Je constate aussi que le fond de la question concerne des aspects juridiques et que des considérations dogmatiques et théologiques sont venues se greffer dans le débat pour en faire une question éthique.

Ce que je distingue aussi, c’est qu’il est question de reconnaissance non seulement juridique, mais aussi humaine d’abord et surtout.

La pasteure et thérapeute de couples Nicole Rochat a écrit un article en reprenant les arguments au cœur du débat. À lire sans tarder !

La reconnaissance d’autres modèles de vie, comme la reconnaissance d’autres communautés religieuses. Ce qui m’amène au deuxième objet soumis au vote du peuple neuchâtelois.

La reconnaissance des communautés religieuses

Depuis le début des années deux mille, la Constitution neuchâteloise ouvre la porte à la reconnaissance étatique et d’intérêt général d’autres communautés religieuses que les trois Églises historiques reconnues : l’Église réformée, l’Église catholique romaine et l’Église catholique chrétienne.

On trouvera l’argumentaire du Conseil d’État ici.

Image tirée du site de l’État de Neuchâtel, adresse complète

On parcourra le site du Comité citoyen pour le OUI à la reconnaissance des communautés religieuses; OUI soutenu par de nombreuses personnalités issues du milieu politique et ecclésial, en tête.

Des garde-fous

L’UDC et le Parti libéral radical (PLR) demandent à ce que toute reconnaissance d’une communauté par le Grand Conseil neuchâtelois soit soumise au vote du peuple. Alors que le projet n’imposerait ce choix que si 30 députés au moins sur cent le demandaient.

Le processus amenant à une reconnaissance officielle sera long, si la loi est votée et elle exigerait des communautés des garanties comme celles de :

  • s’inscrire dans le respect de la laïcité du Canton de Neuchâtel qui reconnaît les communautés religieuses comme d’intérêt général, excluant toute forme de prosélytisme;
  • d’être prêtes à collaborer et à dialoguer avec les Églises reconnues dans une dynamique de présence au plus grand nombre, notamment au travers des aumôneries
  • de permettre l’accès et la sortie librement consentie à ses membres.

Sans le dire, on le dit

Sans nommer clairement la communauté musulmane, on sent bien que c’est elle qui soulève les plus grandes craintes de la part des opposants. Merci au journaliste Nicolas Willemin d’ArcInfo d’avoir dit tout haut ce que d’aucun murmurent tout bas.

Une évolution inéluctable

Une fois encore, je discerne deux visions de la société (neuchâteloise en particulier) : une passéiste où il y a trois Églises qu’on connaît bien et à qui le politique peut faire confiance et d’autres « nouvelles » qui sont plus étrangères, dont on se méfie. Mais, le paysage religieux a changé et les Églises historiques ne représentent plus les 95% de la population du Canton de Neuchâtel. Les appartenances religieuses sont aussi mouvantes, plus floues, moins définitives qu’auparavant.

Et moi dans tout cela que vais-je voter ?

Élection Fédérale, Lettre De Convocation
Image extraite de Pixabay, Webandi.

Les arguments qui me convainquent

Mon choix de vote sera guidé par l’état actuel de la société. Celle-ci est devenue bien plus contrastée et diverse qu’un temps. Les lois doivent donc s’adapter sans cesse, reconnaître et respecter de nouvelles formes de famille. Car, même pour des couples hétérosexuels, il n’est pas toujours possible ni voulu de fonder une famille. Il y a d’autres manières d’être famille que la vision traditionnelle d’un homme et d’une femme.

Mon choix sera guidé aussi par la réalité que je rencontre là où je suis de personnes qui ne sentent plus accueillies, admises ni respectées dans des formes traditionnelles d’Églises ou de familles et qu’on stigmatise.

La désertion des Églises traditionnelles montre aussi que leurs discours ne sont sans doute plus tout à fait en phase avec la réalité du terrain sociétal actuelle et que des croyant·es iront trouver ailleurs des formes qui correspondront à leurs attentes. À ce titre, chacun·e a le droit d’être accueilli et rejoint par l’une ou l’autre de ces communautés dont le travail d’intérêt général n’est de loin pas anecdotique.

Enfin, tant les couples mariés que les Églises historiques ne perdront rien, n’auront rien à perdre à reconnaître les couples de même sexe et les autres communautés religieuses. Bien au contraire, un OUI sera un signe d’ouverture, de respect et d’accueil. Ne sont-ce pas là des valeurs évangéliques, portées par le Christ qui n’a été que le OUI de Dieu pour toutes et tous, vraiment pour chacun et chacune. Un OUI sans condition que je me sens appelé à poursuivre aujourd’hui et à ma modeste échelle.

Ainsi, vous aurez certainement compris ce que je vais voter.

Image par David Mark de Pixabay

Ma revue de blogs #2

Hier, j’ai publié la première partie des blogs que je suis autour du protestantisme réformé en Suisse romande. Aujourd’hui, je la complète. Non sans vous inviter à consulter la liste du Réseau-Protestant.

Je cherche Dieu, une paroisse en ligne

La page des Questions/Réponses (consultée le 31 juillet 2021).

Ce site a vu le jour à l’initiative de l’Église protestante de Genève (EPG). Le pasteur Marc Pernot en est le modérateur. Il s’agit d’une paroisse en ligne et non virtuelle (comme je m’étais aventuré à l’écrire; Marc m’avait gentiment corrigé). Le point fort est certainement la partie Questions/Réponses. À y regarder de plus près, je constate qu’aucune question n’est taboue et ne mériterait de réponse. Marc et ses collègues y mettent beaucoup de bienveillance. Je me souviens de cette question très terre-à-terre : Pourquoi Dieu nous a-t-il donné cette manière-là d’expulser la nourriture ? Là, vous trouverez tout ce que vous voulez savoir à propos de Dieu, l’Église et la Bible, sans jamais avoir osé le demander (ou plutôt si!)

Marc est encore, et entre autres choses, l’un des responsables du Réseau-Protestant.

Adresse : https://jecherchedieu.ch/

Carolina Costa, la référence des vlogs

Page d’accueil du blog de Carolina Costa (consultée le 31 juillet 2021).

Carolina est pasteure à l’EPG et comédienne, passion qu’elle partage avec son mari Victor. Elle est la référence du vlog, c’est-à-dire un blog dont le contenu est composé principalement de vidéos. Dans son Road Trip spirituel, elle abordera les grandes questions de notre temps. Et vous avez sans doute entendu parlé de la série Ma femme est pasteure. Clairement, les sites de Carolina s’adressent à un public plutôt jeune, utilisant des formats agréables et percutants.

Adresses : https://carolina-costa.com/ ; https://roadtripspirituel.ch/ ; https://editions-atalahalta.com/

Les Potins divins de Hyonou Paik

Les potins divins de Hyonou Paik (consultés le 31 juillet 2021)

Le blog de mon ami et collègue Hyonou, pasteur dans l’Église réformé évangélique neuchâteloise (EREN) nous invite à faire le grand écart entre la mégapole sud-coréenne Séoul (où il a grandi) et le charmant village de Corcelles dans le Canton (où il travaille). Il met en ligne ses prédications, désormais filmées, et souvent empreintes d’humour, comme la référence à son chat. De plus, on y trouve des réflexions, des pépiements (pour reprendre ses termes) sur Dieu, l’Église et la théologie. J’ai aussi beaucoup aimé ses billets au long de la Semaine Sainte, à lire depuis celui-ci.

Adresse : https://potinsdivins.wordpress.com/

La pèlerine au chocolat de Noémie Emery

Page d’accueil de Pèlerine au chocolat (consultée le 31 juillet 2021).

De prime abord, ça sonne comme un site de recettes de desserts au chocolat. À regarder de plus près, c’est le lieu d’expression d’une mini-théologienne qui aime, vit, doute, réfléchit et écrit. Vous trouverez plus amples détails sur sa présentation en parcourant La Plume. Faudra que Noémie m’explique en quoi elle se sent mini. Elle est jeune, certes, mais cela ne l’a pas empêchée de poser un regard lucide sur le fait de vieillir. Le thème du blog se veut « grimoire moyenâgeux », c’est sans doute un choix délibéré, mais le contenu y est frais. On y découvre de belles histoires, à l’image de la Légende lupine. Enfin, une petite bibliothèque rassemble des titres divers qui ont inspiré l’auteure.

Adresse : http://pelerine-au-chocolat.blogspot.com/

Penser la foi et évangéliser la pensée par Théologus

La page de Théologus (consultée le 31 juillet 2021).

Théologus est un collectif regroupant des pasteur·es actifs et stagiaires, des étudiants en théologie. J’y ai retrouvé Elio Jaillet et Philippe Golaz. L’intérêt de ce blog est d’être au carrefour de la théologie et de la philosophie. Ce qui est intéressant aussi, c’est le choix de dossiers thématiques déclinés à plusieurs voix. Chaque article est signé et peut être commenté. Le dossier dédié à l’Écololgie est particulièrement actuel. Une série d’article signés de Nicolas Merminod apporte des commentaires bibliques sur le livre de l’Ecclésiaste. Je salue la volonté d’une pluralité d’auteurs.

Adresse : https://theologus.ch/

Le blog d’une veilleuse de Stella Pastoris

Le blog de Stella Pastoris (consulté le 31 juillet 2021).

J’ai fait la connaissance de Stella à l’occasion d’un stage d’observation en terres neuchâteloises. Je l’ai retrouvée avec Eglisepro qui a consacré quelques articles au confinement et aux initiatives des paroisses. J’ai retrouvé Stella au détour de son blog et notamment par un article très intimiste à propos de la foi et du diabète. J’ai été touché par l’authenticité des paroles et des mots. Et puis, il y a eu cet autre article autour du toucher et des contacts. Des textes tout en douceur qui se dégustent et nous mettent en éveil, c’est peut-être là la mission d’une veilleuse, ou alors s’agit-il de chasser un peu plus l’obscurité de l’ignorance ?

Adresse : https://leblogduneveilleuse.blogspot.com/

Ainsi s’achève cette nouvelle revue. J’espère vous avoir donné envie de cliquer à votre tour sur les adresses et de vous laisser saisir par les articles de mes amis blogueurs.

Ma revue de blogs #1

Peut-être ne le savez-vous pas encore, mais il existe une blogosphère autour du protestantisme réformé de Suisse romande. Un site dédié répertorie et tient à jour une liste de sites officiels et de blogs personnels : reseau-protestant.ch.

Parmi les propositions, je me sens plus proche de certain·es blogueu·euses que d’autres. Je vous propose ici une première sélection.

Les Diachroniques d’Eric Imseng

Blog Les Diachroniques d’Eric Imseng (consulté le 30 juillet 2021)

Le fait est assez rare pour le relever : Eric Imseng est diacre dans l’Église protestante de Genève (EPG) et blogueur. Vous en connaissez d’autres, hmm ? Il exerce son ministère aux Hôpitaux universitaires de Genève et dans les prisons. Il y publie notamment des réflexions à propos de ses engagements et aussi de (très) courtes prédications devant tenir dans le cadre-horaire imparti par les institutions où il travail. C’est court, mais l’essentiel y est, il y a de quoi laisser les mots faire leur chemin dans les heures et les jours qui suivent.

Adresse : https://lesdiachroniques.blogspot.com/

Théologiquement Vôtre de Philippe Golaz

Le blog de Philippe Golaz (consulté le 30 juillet 2021)

Derrière ce titre bien léché se cache Philippe Golaz, jeune pasteur de l’EPG lui aussi et papa. Il a une capacité de vulgarisation remarquable. J’ai particulièrement apprécié une série de billets dans lesquels il explique les différents moments du culte réformé à des non-initiés. Il y a partagé son quotidien de pasteur. Ou bien encore des conseils très utiles et pratiques pour élaborer des cultes en streaming, forme qu’il a inaugurée lors du semi-confinement de mars 2020.

Adresse : https://philippegolaz.ch/

Laure Devaux

La page Je suis qui du blog de Laure Devaux (consulté le 30 juillet 2021)

C’est sans surprise qu’on arrive chez Laure Devaux, femme, pasteure (dans l’Église bernoise), maman, à la maison mais pas trop, épouse, quadragénaire, heureuse. Je ne fais que citer l’en-tête de son blog. Je dis bien chez Laure, car elle a commencé par des Méditations domestiques où elle se mettait en scène jusque dans sa chambre à coucher. Il y a de la fraîcheur à regarder, à lire, à écouter ce qu’elle nous partage. Ça a l’air de rien, aller de soi, mais c’est vraiment profond. Je crois qu’elle a trouvé la forme et le ton qui donnent envie d’en savoir plus. C’est encore grâce à Laure que j’ai appris à aimer Les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois.

Adresse : https://lauredevaux.ch/

Théologeek d’Olivier Keshavjee

La page-titre du blog d’Olivier Keshavjee (consultée le 30 juillet 2021)

Mon premier contact avec le blog d’Olivier m’a déstabilisé, parce qu’il s’agit de celui d’un geek (ou passionné de jeux vidéos) au langage un hermétique pour moi. Si vous ne savez pas ce que c’est, cet article vous donnera des réponses. J’avoue qu’il m’arrivait de n’y comprendre pas grand-chose. Et puis il y a eu un article remarquable de sincérité et de vérité autour du burn-out dont il a souffert et des questionnements qui le traversaient. Et là, j’ai beaucoup plus compris. Personne, fût-il jeune, pasteur, engagé, motivé, passionné (et peut-être à cause de tout cela) n’est à l’abri. Je dirais que rien que cet article est une référence du genre et pourrait servir de prévention.

Adresse : https://www.theologeek.ch/

Le Journal d’un théologien vaudois éclectique d’Elio Jaillet

La page d’accueil du blog d’Elio Jaillet (consultée le 30 juillet 2021).

Là, tout y est ou presque. On sait qu’Elio est théologien, vaudois et éclectique (et non électrique, comme je l’ai lu la première fois). En fait, il est aussi, et surtout Doctorant, préparant une thèse universitaire. Le contenu de son blog est à l’image de son auteur: éclectique. Il y a des retours d’expériences personnelles, notamment son premier jeûne, des extraits de sa thèse (en cours de rédaction) d’un abord plus difficile et des réflexions sur le fonctionnement de l’Église-institution. Elio est un des responsables du Réseau protestant et de la Société vaudoise de théologie.

Adresse : https://eliojaillet.ch/

Diane Friedli, pasteure à Auvernier et à Colombier

Page d’accueil du blog de Diane Friedli (consultée le 30 juillet 2021).

Diane et son mari Nicolas sont des collègues de travail de l’Église réformée évangélique du Canton de Neuchâtel. Nous avons souvent échangé autour de la présence de l’Église sur le web, de la (non)-pertinence de sites-vitrines, de l’intérêt de blogs personnels). Diane a été précurseure en la matière. C’est la neuchâteloise de la blogosphère (il doit y en avoir d’autres…) Outre prédications et méditations, elle a été sollicitée par les médias et nous a gratifiés d’un billet À la radio! Et il y a eu ce casse-tête pour cruciverbistes et biblistes confirmés.

Adresse : https://dianefriedli.ch/

Voilà, je m’arrête ici pour cette première sélection et vous invite à vous rendre compte par vous-mêmes de la richesse de ses contenus et de l’engagement de leurs auteurs.

On n’est jamais tout seul quand on se sent tout seul

Ce samedi 5 juin, la paroisse réformée de La Neuveville a accueilli près de 150 enfants pour célébrer la Fête des Enfants. Initialement prévue en juin de l’année passée et en présentiel, celle-ci s’est déroulée via Zoom. Chacune des paroisses participante était reliée à La Neuveville par écran interposés et au travers d’un site internet spécialement conçu pour l’occasion (sans doute que des contenus seront disponibles sans connexion).

Une manière à la fois inédite et devenue presque ordinaire

Une partie de la « salle de contrôle ».

Tout ou rien… Juste bien !

La thématique qui a donné le ton à la journée et aux différents ateliers et autres animations était le jeu vidéo, et plus particulièrement Super Mario. Je vous invite à regarder la première minute.

Les groupes ont ainsi pu vivre des choses à regarder sur leur écran, mais aussi à y donner suite en vrai avec la question du choix :

https://www.connexion3d.ch/offres/arrondissement/arrondissement/fete-des-enfants/

L’image de la Fête des Enfants 2021.

Jonas… Et ses questions

Parmi les ateliers proposés, je me suis investi dans l’histoire de Jonas, prisonnier du gros poisson. Enfermé depuis 3 jours, Jonas se pose des questions, et notamment celles-ci :

Est-ce que Dieu punit ? Est-ce que Dieu pardonne ?

Je ne vais pas dévoiler tout le contenu de l’atelier, mais, grâce à un téléphone, les enfants pouvaient adresser des messages à Jonas, pour l’encourager, réfléchir avec lui, apporter des éléments de réponses, proposer une technique pour sortir du poisson.

J’ai repris alors le matériel reçu pour construire la méditation théologique de la conclusion de la journée. Je suis Sanjo (anagramme de Jonas, vous aviez deviné), le personnage qui a cherché Jonas toute la journée sans le trouver. Et juste avant de se quitter, voilà que je reçois enfin des nouvelles.

Gardons l’essentiel

Quel soulagement ! J’ai enfin des nouvelles fraîches de Jonas. Il a pu sortir du ventre du poisson et c’est grâce à vous, les enfants. Et il a rechargé son téléphone et il m’a appelé pour nous rassurer. Mais, il n’est pas encore là, parce qu’il sent tellement mauvais qu’il voulait aller se laver avant de venir.

Des enfants pleins de sagesse

Mais avant de passer à la douche, Jonas m’a dit que tous vos messages lui avaient fait beaucoup de bien. Vous lui avez redonner du courage. Il y a par exemple celui-ci :

Ne te décourage pas. On va te sortir de là. On va contacter d’autres personnes.

Un message des enfants à Jonas, alors qu’il est dans le poisson.

C’est vrai qu’ensemble on est plus forts. Ça fait du bien de sentir qu’on n’est pas tout seul quand on se sent seul. Ça aide, m’a dit Jonas.

Il y a aussi de quoi réfléchir :

Tu pourras ressortir du ventre si tu fais quelque chose d’important pour Dieu. Tu peux faire une prière à Dieu.

Un autre message reçu par Jonas.

Et c’est ce que Jonas a fait. Il a prié ; c’est est important dans des situations difficiles pour retrouver du courage.

Dieu va pardonner à Jonas. Dieu l’aime quand même. Jonas à la fin pourra continuer sa vie. Dieu lui dira merci.

Une réflexion pleine de sagesse

Ou celui-là encore :

Et aussi

Dieu donne une 2e chance.

Les enfants ont tout compris

C’est vraiment essentiel de lire que Dieu nous aime quand même.

Mais, et un message l’a relevé : c’est important de respecter les règles et de s’excuser.

Et puis, il y a eu cette question :

« Pourquoi y a-t-il des masques dans le ventre du poisson ? »

Mais parce que le poisson, il avale n’importe quoi. Mais pas nous !

Jonas m’a encore dit que cela lui avait appris quelque chose de très important : ce qui compte ce n’est tellement de trouver LA réponse, la bonne, la juste, la seule et unique, mais d’être plusieurs pour se poser la question et d’y réfléchir tous ensemble. C’est cela qui compte et qui compte vraiment.

Comment il est sorti ?

Mais vous vous demandez sûrement : comment Jonas est sorti du poisson ? Eh bien, je vais vous le dire, parce qu’il me l’a dit quand on s’est parlé. Il m’a dit que la technique qui lui a permis de retrouver la liberté, les enfants, eh bien : c’est la vôtre. C’est vous qui avez trouvé la technique. Laquelle ? Je viens de vous le dire : la vôtre. Oui, à vous là.Alors, à vous tous, à vous toutes, grands et petits, MERCI d’avoir aidé Jonas, de nous avoir aidés aujourd’hui. Vous êtes fan-tas-tiques !